Yukon

Portrait général

Situé à l’extrémité nord-ouest du Canada, à la frontière de l’Alaska, le territoire du Yukon possède une superficie plus vaste que la Belgique, le Danemark, l’Allemagne et les Pays-Bas réunis. Ses rivières, ses montagnes et son climat subarctique, plus tempéré que celui de l’est de l’Arctique, en font une destination attirante pour les amateurs de plein air. Les francophones y représentent 4,7 % de la population et 13 % des gens y parlent français. La majorité des Yukonnais vit à Whitehorse, la capitale, où sont offertes les commodités d’une grande ville à quelques kilomètres de la nature sauvage.

Chiffres sur la francophonie

  • Connaissance du français : 4 510 personnes
  • Français langue maternelle : 1 630 personnes
  • Français première langue officielle : 1 545 personnes

Source : Statistique Canada, recensement de 2011

Historique

Le nom Yukon vient du mot autochtone Yuk-un-ah qui veut dire « grande rivière », à savoir le fleuve qui traverse le territoire et qui poursuit sa course en Alaska jusqu’à la mer de Béring. L’ère glaciaire occupe une place particulière dans l’histoire du territoire. Il y a plus de 20 000 ans, un pont terrestre reliait la Sibérie à l’Alaska. Contrairement au reste du continent qui était recouvert de glace, cette région maintenant connue sous le nom de Béringie était alors un refuge écologique pour la faune et la flore. Les premiers habitants d’Amérique du Nord, dont la présence remonte à cette époque, sont venus d’Asie par ce pont continental et fréquentaient un secteur non loin du lieu où se trouve aujourd’hui la collectivité d’Old Crow. Ils chassaient le mammouth, le bison, le cheval et le caribou.

Au XVIIIe siècle, la traite des fourrures se développa lors de la venue d’explorateurs russes, qui furent les premiers à visiter le territoire, puis de celle d’autres explorateurs venus d’Europe. Peu à peu, les Autochtones se mirent à troquer des fourrures contre du tabac, des armes et d’autres marchandises. Des comptoirs de traite furent ensuite établis un peu partout au Yukon.

En août 1896, trois hommes trouvèrent de l’or dans le ruisseau Bonanza près de Dawson, ce qui marqua le début de la légendaire ruée vers l’or du Klondike. En 1897 et 1898, de 30 000 à 40 000 personnes se déplacèrent vers les champs aurifères de la région, ce qui amena le gouvernement canadien à créer officiellement le territoire du Yukon en 1898. Une nouvelle société émergea et les francophones y jouèrent un rôle actif, tant sur le plan social que politique. Arpenteurs, ingénieurs, enseignants, prospecteurs, aventuriers, gens d’affaires; les francophones, hommes et femmes, furent nombreux à faire leur marque au Yukon.

Aujourd’hui, le Yukon offre toutes les commodités de la vie moderne sans sacrifier sa beauté naturelle. En 2007, le gouvernement territorial a proclamé le 15 mai Journée de la francophonie yukonnaise, une belle occasion de souligner l’histoire, la contribution et la vitalité de la Franco-Yukonnie.

La vie en français

Le Yukon est la 3e région la plus bilingue du Canada, après le Québec et le Nouveau-Brunswick. Sa communauté franco-yukonnaise est diversifiée et en pleine croissance. Elle jouit d’une multitude de services en français : école francophone, services de garde, aide à l’emploi, ateliers et formations, cours de langue, activités artistiques et culturelles, etc.

Éducation

L’École Émilie-Tremblay et l’Académie Parhélie, à Whitehorse, offrent l’éducation en français langue première, de la maternelle 4 ans à la 12e année.  Quant à la Garderie du Petit Cheval Blanc, elle offre des services de garde à la petite enfance en français.

Santé

Le Partenariat communauté en santé (PCS), le réseau pour la santé en français au Yukon,  favorise l’offre de services de santé en français au territoire. En 2016, la Direction des services en français (DSF) et la Régie des hôpitaux du Yukon ont d’ailleurs signé un protocole d’entente visant à améliorer l’accès aux services en français à l’Hôpital général de Whitehorse.

Emploi et économie

L’Association franco-yukonnaise (AFY) est le seul acteur en matière d’emploi et de développement économique en français au Yukon. On y offre, entre autres, des services d’aide à l’emploi, au démarrage d’entreprise et à la formation.

Une fois au Yukon, il est possible de rencontrer une conseillère ou un conseiller en emploi pour obtenir des services tels :

  • Rédaction, révision et traduction de CV
  • Conseils en développement de carrière
  • Simulation d’entrevues
  • Information sur le marché du travail
  • Conseils pour mieux trouver un emploi

Culture

L’Association franco-yukonnaise (AFY) présente une programmation riche et diversifiée d’activités artistiques, culturelles et communautaires  tout au long de l’année.

Les Cafés-rencontres hebdomadaires permettent de savourer un repas et de prendre un verre en bonne compagnie en français. Quant aux Cinq à sept en musique mensuels, on y découvre des talents francophones locaux.  Parmi les événements d’envergure, on peut citer la cabane à sucre organisée durant le festival Yukon Sourdough Rendezvous en février, le Solstice Saint-Jean célébré en musique en juin ou encore l’épluchette de blé d’Inde à la fin août.

Pour plus de renseignements : http://www.afy.yk.ca/secteurs/main/fr/index.php?location=m282

Médias

Outre un grand nombre de stations de radio et de chaînes de télévision disponibles par câble, satellite et Internet, le Yukon compte :

Volet immigration

Emploi

Le secteur public, l’industrie touristique, la petite enfance, le milieu de la construction ainsi que les postes de gestion et de direction représentent une part importante des emplois disponibles au Yukon.

Services d’établissement

À l’Association franco-yukonnaise (AFY), les nouveaux arrivants bénéficient du soutien d’une équipe qualifiée pour faciliter leur accueil et leur intégration.
De nombreux services adaptés à leurs besoins y sont offerts gratuitement et en français :

  • Services d’accueil, d’information et d’orientation
  • Aide à l’établissement et réseautage
  • Appui dans les démarches administratives
  • Accès Internet gratuit

À quoi vous attendre

Climat

Le Yukon bénéficie d’un climat subarctique et plutôt sec. En été, il fait doux, dans les 20 °C, et le temps est généralement ensoleillé. La saison estivale y est plus courte et plus fraîche qu’au sud du Canada, et les journées y sont considérablement plus longues. En raison de sa situation nordique, le Yukon profite du soleil de minuit en été et des aurores boréales le restant de l’année. En hiver, les journées raccourcissent et le territoire ne connaît que six à huit heures d’ensoleillement par jour. La température moyenne est de -24 °C mais il n’est pas rare que le mercure plonge beaucoup plus bas.

Géographie

La majeure partie du Yukon est un plateau parsemé de montagnes, dont le mont Logan, le plus haut sommet du Canada. Le cercle polaire arctique traverse la partie nord du territoire. Au sud, la région est recouverte par la forêt boréale, où une variété de flore et de fruits apparaît pendant l’été. Au nord, la région est recouverte par la toundra arctique.

Accès

Il est facile de venir au Yukon par avion. Le transport aérien y est assuré quotidiennement et à longueur d’année vers les principales destinations. Les grands transporteurs aériens commerciaux offrent des vols directs à destination de Whitehorse à partir de Vancouver, de Kelowna, de Calgary, d’Edmonton, d’Ottawa, de Yellowknife et même de Francfort, en Allemagne.

D’autre part, venir au Yukon par la route est une aventure formidable en soi. Du sud, deux routes se rendent au Yukon, l’une relie le territoire à l’Alberta et l’autre à la Colombie-Britannique. À l’intérieur même du Yukon, deux routes se rendent à l’Alaska. Et enfin, l’autoroute Dempster relie le Yukon à Inuvik, aux Territoires du Nord-Ouest.

Les visiteurs peuvent explorer le territoire par air ou par terre; en voiture, en véhicule récréatif, en moto ou bien même en vélo. Des agences offrent également des tournées organisées.

En savoir plus

Les principaux organismes francophones

Attractions francophones à voir absolument

Le réseau de circuits touristiques « Le Yukon autrement » propose six circuits interactifs et autoguidés afin de découvrir différentes facettes du patrimoine yukonnais. Ces circuits peuvent être téléchargés gratuitement sur l’application BaladoDécouverte et permettent aux utilisateurs de plonger au cœur du territoire pour y découvrir des visages et des histoires peu connues d’hier à aujourd’hui à pied, à vélo ou en auto.

Trois personnalités franco-yukonnaises qui ont marqué l’histoire du Canada

  • Émilie Tremblay, née Fortin, est une pionnière canadienne originaire du lac St-Jean au Québec. Elle est la première femme blanche à avoir traversé le col Chilkoot. Émilie et son mari, Pierre Nolasque Tremblay, s’installent au Klondike et sont reconnus pour leur générosité et leur hospitalité. Elle soigne les malades, aide aux accouchements, baptise les nouveau-nés et prépare les morts pour l’inhumation. En 1913, Mme Tremblay ouvre un magasin de vêtements pour dames à Dawson et s’engage socialement. Elle est alors fondatrice du groupe Ladies of the Golden North, présidente du groupe Yukon Women Pioneers et membre à vie de l’Ordre impérial des Filles de l’Empire. L’école francophone du Yukon, située à Whitehorse, porte son nom.
  • Joseph Ladue (Ledoux) est un prospecteur et un homme d’affaires franco-américain. C’est en août 1896 qu’on a été découvert l’or du Klondike. Dès janvier 1897, Joseph fonde la nouvelle ville de Dawson qu’il nomme après le géologue canadien George Mercer Dawson. Il devient rapidement riche et retourne aux États-Unis, accompagnant la première cargaison d’or du Klondike à San Francisco en 1897. Il y est accueilli avec frénésie. On le surnomme le « maire de Dawson ».
  • François-Xavier Mercier est décrit comme le roi du commerce des fourrures dans le Nord. En 1874, il établit le premier comptoir commercial dans la région qui deviendra le Klondike. En gagnant la confiance des commerçants indépendants et celle des Premières nations, il réussit à concurrencer le monopole commercial de la Compagnie de la Baie d’Hudson. C’est aussi en grande partie grâce à ses efforts que l’Église catholique envoie les premiers missionnaires oblats dans la région. Les prêtres et les sœurs francophones du Canada et d’Europe ont par la suite un impact important sur le développement du Yukon, particulièrement dans les domaines de l’éducation et de la santé.