Nord-Ouest de l’Ontario

Portrait général

Terre de lacs et de forêts, le Nord-Ouest de l’Ontario est une immense région bordée au sud par le lac Supérieur et l’état américain du Minnesota, et délimitée à l’ouest par la frontière avec le Manitoba. Près de 7 000 Franco-Ontariennes et Franco-Ontariennes habitent le Nord-Ouest, dont plus de la moitié résident dans la grande région de Thunder Bay. C’est cependant à l’extérieur de Thunder Bay qu’on retrouve les plus grandes proportions de francophones avec plus de 5 % de la population qui a le français comme langue maternelle à Greenstone (25,8 %), Manitouwadge (15,6 %), Marathon (10,4 %), Ignace (8,3 %), Terrace Bay (7,2 %) et Red Lake (4,9%).

Chiffres sur la francophonie

  • Connaissance du français : 16 300
  • Français première langue officielle : 5 990
  • Français langue maternelle : 6 950

Source : Statistique Canada, Recensement de 2016

Historique

Le Nord-Ouest de l’Ontario est habité par les peuples autochtones depuis des millénaires. À l’époque des premières explorations européennes, la région était peuplée par les Ojibway, dont le territoire s’étendait jusqu’aux Plaines de l’Ouest, ainsi que par les Cris et les Sioux. Pour les Ojibway, l’endroit où la rivière Kaministiquia rencontre le lac Supérieur s’appelait Animikie, un mot qui signifie « tonnerre ». Pour cette raison, les explorateurs et coureurs des bois français du XVIIe siècle baptisèrent l’endroit Baie du Tonnerre.

Lieu important pour la traite des fourrures, Baie du Tonnerre vit dès 1678 la construction d’un poste français, le Fort Caministogoyan. Dix ans plus tard, l’explorateur Jacques de Noyon poussa jusqu’au lac des Bois, à la frontière actuelle de l’Ontario et du Manitoba. En 1731-1732, les Français établirent deux autres postes sur la route de canotage menant aux pays des fourrures de l’Ouest, soit le fort Saint-Pierre (aujourd’hui la ville de Fort Frances) et le fort Saint-Charles (non loin de l’actuelle Kenora). La traite des fourrures demeura la principale activité de la région même après la cession de la Nouvelle-France à la Grande-Bretagne ; en 1803, la Compagnie du Nord-Ouest construisit le Fort William, à proximité de Thunder Bay, comme poste central pour le lac Supérieur.

Au milieu du XIXe siècle, la traite des fourrures céda progressivement le terrain à l’exploitation minière comme principale activité économique à Thunder Bay, tandis que la construction de la route de Dawson vers Fort Garry au Manitoba (1869-1870) puis du chemin de fer (1879) stimule le développement de l’industrie forestière et des pâtes et papiers à Dryden, Fort Frances et Kenora. Le transport des céréales devient au XXe siècle la principale activité du port de Thunder Bay, alors que le tourisme, la chasse et la pêche prennent davantage d’importance dans la vaste région qui s’étend à l’ouest jusqu’à la frontière du Manitoba.

Sources :

  • Encyclopédie canadienne
  • Ville de Thunder Bay

La vie en français

Éducation

Santé

Culture

Médias

  • Outre un grand nombre de radios et de télés disponibles par câble, satellite et Internet, le Nord-Ouest de l’Ontario est desservi par la télévision et la radio de Radio-Canada, à partir de Sudbury avec notamment des émissions spécifiques sur le Nord de l’Ontario dont Le matin du Nord  et Ça parle au nord.
  • La radio universitaire de l’Université Lakehead accueille deux émissions en français « Samedi de parler français » et « The Lucky ».
  • Le bulletin Le Relais est la revue semestrielle de l’AFNOO qui expose et diffuse l’ensemble des activités de ses 28 groupes membres en matière de santé, d’éducation, de développement économique et de culture. Créé en 1978, Le Relais est considéré encore aujourd’hui comme un outil incontournable de communication pour l’ensemble des francophones du Nord-Ouest, distribué auprès des différents groupes membres ainsi que dans les centres communautaires et les bibliothèques de la région.

Volet immigration

Services d’établissement

  • Thunder Bay Multicultural Association offre toute une panoplie de services essentiels d’information comme d’orientation vers d’autres services pour aider et accompagner les nouveaux arrivants, les immigrants et les réfugiés à bien s’établir dans la région. Des services sont disponibles en français sur demande. Il faut les contacter à l’avance pour un rendez-vous. 

En savoir plus

Quatre bons coups et attractions francophones

  • Le Franco-Festival est le festival francophone du Nord-Ouest de l’Ontario. Il se déroule tous les deux ansà Thunder Bay et à chacune de ses éditions il est proposé au public des activités variées : spectacles, activités familiales et pour aînés, jeux, exposition d’art et gastronomie. L’évènement offre aux participants de tous les âges l’occasion de vivre l’expérience de la culture canadienne française, de se rassembler, de se rencontrer et découvrir une diversité d’artistes ontariens de langue française.
  • Chaque année la journée des Franco-ontariens et des Franco-ontariennes est célébré dans 16 villes du Nord-Ouest de l’Ontario le 25 septembre. Il s’agit de la journée annuelle pour rendre hommage à la communauté francophone. On y organise notamment des cérémonies municipales de lever du drapeau.
  • Les soirées slams du Club culturel francophone de Thunder Bay ont lieu plusieurs fois par année et la population est invitée à venir y lire des textes d’une durée de moins de trois minutes.
  • La salle des métiers du Club de la joie de vivre à Geraldton compte un total de 7 métiers à tisser, permettant de créer une grande variété de produits artisanaux. Les responsables de la salle sont toujours fières d’y accueillir de nouveaux visiteurs qui reconnaissent la valeur de la création artisanale des tisserandes et des tisserands et la beauté des pièces confectionnées.

Personnalités francophones qui ont marqué l’histoire

  • Suite à la découverte du territoire par Groseilliers et Radisson ainsi que la prise de possession de la région au nom du roi de France par Daumont de Saint-Lusson, Daniel Greysolon Dulhut arrive dans la Baie du Tonnerre et fait construire le fort Kaministiquia sur le territoire actuel de la ville de Thunder Bay en 1679. Ce premier établissement européen à l’ouest du lac supérieur permettra aux français d’avoir une base solide pour l’exploration et le commerce dans le Nord-Ouest de l’Ontario. La ville de Duluth au Minnesota porte son nom.
  • Les jésuites et l’église catholique ont joué un rôle important dans la colonisation et l’évangélisation du nord-ouest ontarien. Prêtre à Longlac pendant 25 ans, Joseph-Marie Couture à parcouru le nord du lac Nipigon en canot où il était surnommé « Needamishkang », celui qu’on aime voir venir. Personnalité très appréciée, il a inspiré un autre jésuite, le père Lorenzo Cadieux, qui retracera la vie de Joseph-Marie Couture dans le livre l’aviron à l’avion. Ce livre a gagné le prix Champlain en 1958.
  • Les francophones ont toujours eu une place importante dans l’industrie minière du Nord-Ouest de l’Ontario avec Olivier Daunais « le roi de l’argent » ainsi que Fred La Rose et ses mines de Cobalt. Une femme entrepreneure a également fait sa place dans ce milieu masculin, Maud Gascon. Elle a fait fortune dans l’extraction d’or et est devenue propriétaire de vastes concessions minières, de magasins, d’hôtels et de restaurants à Longlac, Hardrock Station, Geraldton et Bankfield. Une des fondatrices de la ville de Geraldton elle se bat pour la création de bureaux de poste. Cette pionnière décède à l’âge de 46 ans en marquant l’esprit des habitants du Nord-Ouest ontarien.
  • Personnalité issu du monde des affaires, Rénald Beaulieu est le maire de Greenstone depuis 2010. Conseiller financier à 21 ans, président de la Chambre de commerce à 26 ans, et maire de Longlac à 30 ans, rien n’arrête Rénald Beaulieu. Il est également le propriétaire de Beaulieu Bus Lines, de Greenstone Transfer LTD et un investisseur dans l’immobilier. Invité à s’impliquer en politique provinciale et fédérale, il a choisi de rester près de sa famille et de ses racines dans le Nord-Ouest. Impliqué localement pour la réussite de la municipalité de Greenstone, il est fier d’être francophone.