Île du Cap-Breton

Portrait général

Situé au nord-est de la Nouvelle-Écosse, le Cap-Breton est une île bordée par le golfe du Saint-Laurent et l’océan Atlantique. Cette région est reconnue pour son spectaculaire sentier Cabot, un circuit routier qui ceinture la moitié nord de l’île, ainsi que son patrimoine gaélique et acadien. Les deux communautés acadiennes les plus importantes se trouvent dans la grande région de Chéticamp et à l’Isle Madame qui comprend les villages de Petit-de-Grat et de Arichat. Par ailleurs, environ 1 000 francophones habitent Sydney, la plus grande ville du Cap-Breton.

Chiffres sur la francophonie

  • Connaissance du français : 3 965 (Sydney), 2 940 (Isle Madame), 3 255 (Chéticamp)
  • Français première langue officielle : 745 (Sydney), 1 785 (Isle Madame), 2 110 (Chéticamp)
  • Français langue maternelle : 935 (Sydney), 1 985 (Isle Madame), 2 215 (Chéticamp)

Source : Statistique Canada, Recensement de 2016

Historique

Lors de la signature du traité d’Utrecht en 1713, la France cède l’Acadie à la Grande-Bretagne mais conserve l’Île Royale, actuel Cap-Breton. C’est là que les Français construisent la forteresse de Louisbourg pour défendre l’estuaire du Saint-Laurent. Ils y créent également des villages de pêche comme Petit-de-Grat (1718). Peu après la Déportation des Acadiens, Louisbourg capitule à la Grande-Bretagne (1758). Des Acadiens se réfugient à l’Isle Madame et, vers 1785, d’autres familles s’installent à Chéticamp. Après 1789, ce village accueille également des Français fuyant la Révolution, notamment des prêtres.

Toujours au Cap-Breton, des Loyalistes exilés des États-Unis après la Révolution américaine s’installent dans la région de Sydney, où ils sont rapidement rejoints par des vagues d’immigrants écossais. Alexander Graham Bell, inventeur du téléphone, naît d’ailleurs à Baddeck.

L’économie du Cap-Breton aux 18e et 19e siècles est largement dominée par les Robin, une famille anglo-française de Jersey qui emploie plusieurs des habitants dans l’industrie de la pêche tout en les maintenant dans une relation d’exploitation. L’émergence d’une industrie de l’extraction du charbon à partir des années 1830 transforme l’économie de l’île, faisant de la région la zone de croissance la plus dynamique de la province jusqu’à la Première guerre mondiale.  De plus, dès 1915, des habitants de Chéticamp développent un des mouvements coopératifs les plus puissants de la province.

La vie en français

Éducation

  • Il existe trois écoles de langue française au Cap-Breton, qui combinent les niveaux élémentaire et secondaire : l’École NDA (Chéticamp), l’École Beau-Port (Arichat) et le Centre scolaire Étoile de l’Acadie (Sydney). Ces écoles sont gérées par le Conseil scolaire acadien provincial.
  • Trois centres de la petite enfance offrent des services de garderie en français, soit Brins de soleil (Sydney), Les Petits poussins (Chéticamp) et la Garderie des Petites étoiles (Arichat).
  • Au niveau postsecondaire, l’Université Sainte-Anne offre des programmes de formation collégiale et universitaire à ses campus de St-Joseph-du-Moine et de Petit-de-Grat.

Santé

Culture

  • Depuis 1976, Chéticamp célèbre à chaque mois d’août le Festival de l’Escaouette, une célébration du patrimoine acadien.
  • La Société Saint-Pierre est le principal organisme acadien pour la région de Chéticamp et est situé dans l’édifice des Trois pignons.
  • La Picasse, centre communautaire culturel est le principal organisme acadien de la région de l’Isle Madame.
  • Le Centre communautaire Étoile de l’Acadie est le principal organisme acadien de la région de Sydney.
  • Chaque année, pendant une semaine, la région de Chéticamp célèbre en grand la Mi-carême. Il s’agit d’un mini carnaval qui permet aux participants costumés de passer de maison en maison dans un esprit de joie, de rire et de dérision contrastant fortement avec la période d’austérité, de sévérité et de pénitence du carême. On retrouve même un centre d’interprétation de la Mi-carême.

Médias

Outre un grand nombre de radios et de télés disponibles par câble, satellite et Internet, l’Île du Cap-Breton compte des médias locaux de langue française, dont:

  • Deux radios communautaires de langue française : CKJM-FM (Chéticamp) et CITU-FM (Isle Madame)
  • Un journal hebdomadaire de langue française, le Courrier de la Nouvelle-Écosse
  • La radio de Radio-Canada, Ici Première
  • La télévision de Radio-Canada, à partir de Moncton

Volet immigration

Emploi

Voici les secteurs qui embauchent régulièrement au Cap-Breton :

  • L’industrie de la pêche et de la transformation des produits de la mer
  • Soins de santé et les services sociaux
  • Administration publique

Services d’établissement

La région du Cap-Breton ne compte pas encore de services d’établissement francophones sur place. Cependant, il existe des services gratuits aux nouveaux arrivants d’expression française par le biais d’Immigration Francophone Nouvelle-Écosse (IFNÉ), basé à Halifax. Le personnel d’IFNÉ se déplace dans la province pour offrir les services aux nouveaux arrivants. Leurs services couvrent l’ensemble de la Nouvelle-Écosse.

En savoir plus

Bons coups de la francophonie

En ondes depuis 1996, CKJM Radio Chéticamp diffuse sur la côte ouest du Cap-Breton et possède aussi des réémettrices à Pomquet, à Sydney et dans le sud du Cap-Breton. On y trouve aussi le studio Marcel-Doucet, un studio d’enregistrement de haute qualité où les artistes de la région peuvent enregistrer des performances musicales.

Trois attractions francophones à voir absolument

  • La région de Chéticamp est célèbre pour ses tapis hookés, qu’on retrouve dans plusieurs boutiques du village.
  • Le Centre de la Mi-Carême (Chéticamp) offre plus de détails sur cette tradition purement chéticantine.
  • Le Festival de l’Escaouette a lieu à chaque mois d’août à Chéticamp

Trois personnalités qui ont marqué l’histoire du Canada

  • Marcel Doucet (1948-1992) était un musicien dont l’instrument de prédilection était le violon. Il a joué entre autres avec The Band, le groupe qui accompagnait Bob Dylan, et John Denver.
  • Le père Anselme Chiasson (1911-2004) est un ethnographe et folkloriste qui a été associé à la fondation de l’Université de Moncton et du Centre d’études acadiennes.
  • Yvette Aucoin, décédée en 2010, a été une actrice importante dans le développement et la promotion touristique de la région de Chéticamp. Elle a aussi fait partie du Conseil des gouverneurs de l’Université Sainte-Anne et du comité consultatif du ministre des affaires acadiennes.